La MECS Le Grand Chêne à l'honneur dans le Républicain Lorrain
Protection des mineurs : une grande famille à la Maison d'Enfants à Caractère Social (MECS) Le Grand Chêne
La Maison d'enfants à caractère social (MECS) Le Grand Chêne, à Sarreguemines, est le lieu de vie quotidien de quarante enfants et adolescents. Aux antipodes de l'image classique et austère de l'orphelinat, elle se veut familiale et travaille directement avec les familles.
Une fois passé l'imposant portail en bois, la Maison d'enfants à caractère social (MECS) Le Grand Chêne, à Sarreguemines, ressemble à une maison normale. Une très grande maison, avec ses salles de bains bien rangées, ses chambres remplies de jouet et ses espaces télé. « Ça n'a rien à voir avec le film Les Choristes , n'est-ce pas ? », plaisante Jérôme Valente, le directeur.
Quarante enfants de 3 à 18 ans vivent ici. Tous ont été confiés par l'Aide sociale à l'enfance (ASE). « Dans 95 % des cas, ils sont placés sur demande du juge, expose Jérôme Valente. Ces enfants ont subi des violences, du délaissement ou ont perdu leurs parents. Ils ont d'importants troubles. »
Vingt-deux éducateurs, ainsi que de cinq veilleurs de nuit, deux cuisiniers et une psychologue encadrent les pensionnaires.
« Rendre leurs vies ordinaires »
Tout est fait pour que le quotidien des enfants et des adolescents qui vivent entre ces murs soit le plus normal possible. « On veut rendre ordinaires leurs vies extraordinaires, résume Jérôme Valente. Nous vivons ici comme une famille, une famille qui serait très nombreuse. »
Chaque jour, les pensionnaires vont à l'école, font leurs devoirs, jouent au foot, regardent des dessins animés, mettent la table. Comme à la maison. Les plus grands ont des quartiers libres et sortent voir des amis. Ils peuvent disposer d'une certaine autonomie.
« Nous avons trois studios et même un appartement extérieur, explique le directeur. Ils apprennent à gérer un budget, à cuisiner. Nous les mettons sur les rails de la vie d'adulte. Il y a quelques jours, un pensionnaire de plus de 20 ans est parti. Il a son CDI et son appartement. »
Faciliter la réintégration
Bien que les enfants soient placés, les parents gardent une place dans leur vie. « En fonction des cas, ils ont un droit de visite plus ou moins régulier, détaille Jérôme Valente. Et ils ont l'autorité parentale. Si on doit couper les cheveux d'un gamin, on appelle d'abord ses parents. »
Le directeur insiste sur ce point, la structure ne veut pas se substituer aux parents. Au contraire, l'objectif est de permettre aux enfants de réintégrer leur foyer. Pour ce faire, deux éducateurs sont spécialement dédiés au « service famille ». « Ils travaillent à améliorer la situation familiale pour que l'enfant puisse revenir, indique Jérôme Valente. Les relations sont compliquées, parfois virulentes, mais dans la majeure partie des cas, on arrive à bien avancer avec les parents et le temps passé ici par les enfants est plus court. »
Bref, ici, le directeur et son équipe n'ont qu'un seul objectif : « le bien-être de ces enfants que la vie a abîmés. »
Article et photo de Florian CHAMBON paru le 2 mars 2022 dans le Républicain Lorrain