Dispositif Tempo ados : une bouée pour les jeunes en errance
C’est quoi ?
Créé le 1er juin 2023 à Sarreguemines, le dispositif Tempo ados est rattaché au Comité mosellan de sauvegarde de l’enfance, de l’adolescence et des adultes (CMSEA). « Il est destiné aux jeunes de 13 à 18 ans en décrochage scolaire, en rupture sociale, en errance », explique Anne Hoffmann, chef de service. Tempo ados peut accueillir 15 adolescents dans le cadre d’un placement judiciaire ou administratif. Deux mesures principales fondent ses actions : le dispositif Caméléon, pour les jeunes en décrochage, et Mousqueton pour les ados en errance ou aux comportements borderline. Tempos ados peut aussi assurer un accueil d’urgence de 72 heures ou un placement à court terme. Au sein de Tempo ados, on trouve aussi bien des garçons que des filles. Quant aux milieux sociaux, ils sont également divers. Le dispositif peut accueillir des ados dans un rayon de 30 km autour de Sarreguemines.
Quel est le but recherché ?
« Notre objectif est de raccrocher ces jeunes à un projet. Il serait présomptueux de dire que l’on remet à l’école ceux qui sont en décrochage scolaire. Mais on les réinscrit dans un projet », précise Johanna Rothe, éducatrice. Le premier travail consiste à tisser un lien de confiance. « Le jeune a une obligation de participer au programme, puisque c’est une décision dans le cadre contraint du placement. Mais il faut tisser le lien avant de commencer le travail ».
Ensuite, à raison d’au moins trois fois par semaine, l’ado rejoint les locaux de Tempo ados pour participer à trois séries de plateaux de jour. « L’une est consacrée au sport, à l’estime de soi, à une valorisation. La seconde s’articule autour de la communication, de l’expression, notamment grâce à des activités artistiques. Enfin, on travaille autour de notions scolaires en utilisant le bricolage ou la cuisine pour support. Le but est, qu’à terme, le jeune soit prêt à s’orienter. »
Qui encadre les activités ?
Tempo ados fonctionne avec quatre éducateurs, un psychologue, une secrétaire, une chef de service et un directeur. Équipe à qui il faut ajouter Talya le labrador, qui facilite bien souvent le contact. « Les familles sont toujours associées à notre travail », précisent Anne Hoffmann et Johanna Rothe. Pas question de donner de recettes magiques aux parents pour retrouver le contact avec leur ados, elles n’existent pas. « Chacun doit trouver ses solutions. Nous sommes là pour trouver avec eux une stratégie pour qu’ils reprennent la main ».
Est-ce que ça marche ?
« Nous n’avons pas encore le recul nécessaire pour établir des statistiques », confie Johanna Rothe. Pourtant, des changements, elle en a constaté. Notamment avec un ado, complètement fermé aux autres qui, au terme du programme et de l’opération humanitaire menée cet été au Maroc , s’est soudainement ouvert. Sans doute le plus bel exemple de réussite.
atricle et photo paru dans le républicain Lorrain le 24 septembre 2024