Séisme au Maroc : une aide concentrée sur des salles de classe
Quid du collectif Solidarité Atlas Moselle Est (SAME), composé au lendemain du tremblement de terre survenu au Maroc le 8 septembre dernier ? Des actions concrètes et très localisées sont en cours par le biais d'une association locale, l'objectif de départ étant de venir directement en aide à la population.
Trois jours après le séisme qui a ravagé une région montagneuse du centre sud marocain, plusieurs associations retroussaient leurs manches avec le souhait de proposer une aide aux habitants qui ont tout perdu. Les bases d'un collectif étaient mises en place par le biais de l'Association des travailleurs marocains (Atmf), l'Asbh (Association d'action sociale et sportive du bassin houiller), Apprends moi ta langue et le CMSEA (Comité de sauvegarde mosellan de l'enfance). Et dès le mois de septembre aussi, deux membres du collectif se rendaient près de l'épicentre du séisme à la fois pour constater les dégâts et établir les premiers contacts. « La priorité était de récolter des fonds et maintenir une dynamique à moyen terme, et trois repas de solidarité ont été organisés », souligne Jérôme Folmer, du CMSEA.
Un important travail de soutien a suivi, plus de 80 entreprises de Moselle-Est ont été approchées et 45 mairies contactées, « dont celles de Nancy, Metz et Strasbourg ». Dès le début, une volonté de transparence s'est fait jour en matière de comptabilité pour éviter tout égarement, un désir accentué par le contact direct avec les populations du Haut-Atlas. « Nous souhaitons mettre en place un jumelage, oeuvrer à créer du lien entre les écoles sur place et ici, qu'on entre dans l'humain en faisant se rencontrer les gens, et surtout, que ces liens demeurent », ajoute Jérôme.
« Travailler avec la société civile »
Abderrazak El Malaoui est de ceux qui sont allés sur le terrain , n'hésitant pas à arpenter les vallées isolées et hauts plateaux de l'Atlas peu de temps après le tremblement de terre. « Notre envie est surtout de construire un projet durable, nous avons scellé un partenariat avec une association de villageois. On veut agir en attendant que l'État reconstruise. Tout ce qui sera mis en place pourra ensuite servir comme équipement associatif ».
Une première classe en construction
Les représentants du collectif ont même fait mieux sur place : « Nous avons pris contact avec Les amis du CHU Mohamed VI de Marrakech », une association constituée de professeurs à la faculté de médecine, « ce qui permet d'aller chez des fournisseurs avec des prix solidaires et de faire travailler les artisans locaux ». Une salle de classe est en passe de voir le jour grâce à l'autofinancement.
« Sur les deux communes, il faudrait 29 salles de classe, mais si on en construit dix, ce sera déjà bien, nous devons mettre ces salles là où il n'y a rien du tout ».
Article et photographie parus dans Le Républicain Lorrain - Le 12 janvier 2024