"Oui au plaisir du jeu, mais gare à l’addiction !" la prévention spécialisée en action au salon du geek !
« Tout est poison, rien n'est poison, c'est la dose qui fait le poison », disait Paracelse. Une phrase qui résume parfaitement les dangers de l'addiction aux jeux vidéo. Pour les familles en détresse, l'association CMSEA propose une écoute et des actions afin que le jeu reste une source de loisir et non d'isolement. Le point avec Abdelhamid Lafraoui, éducateur spécialisé.
Abdelhamid Lafraoui, éducateur spécialisé au CMSEA : « Dès l'instant où on n'est plus capable de savoir combien de temps on est resté devant son écran, on peut s'interroger sur son addiction. » Photo RL /Nicolas THIERCY
Pourquoi ce stand sur les addictions au salon du geek ?
« Parce que notre structure est basée sur la prévention des jeunes de 10 à 21 ans et que nous sommes de plus en plus confrontés à des problèmes d'addiction aux jeux. Les parents sont souvent démunis face à l'isolement de leurs enfants et les jeunes eux-mêmes ne réalisent pas toujours qu'ils sont dépendants. Nous pouvons leur présenter nos actions et nos partenaires pour les aider. »
Comment guérit-on d'une addiction aux jeux ?
« Il faut communiquer, fixer un cadre, des règles, échanger. Cela prend du temps pour travailler l'adhésion des jeunes et les orienter vers des structures d'aide, telles que le Point accueil écoute jeunes et parents (PAEJP) de Forbach. Aussi, il faut faire des concessions : autant la démarche consiste à faire prendre conscience aux jeunes qu'ils jouent trop , autant il s'agit aussi d'amener les parents à s'intéresser à ce qui plaît à leur enfant. Un isolement dans le jeu renferme parfois un mal-être. »
Comment reconnaît-on une personne addicte aux jeux ?
« Les profils sont variés. Cela se manifeste par des changements d'habitude, ou des problèmes de sommeil, d'alimentation, d'isolement. Et parfois tout ça à la fois. Certains jeunes ne pensent pas être isolés dans la mesure où ils communiquent dans le jeu avec leurs partenaires. Mais ils ne se rendent pas compte qu'ils n'ont plus d'interaction avec le réel. Les parents apportent des plateaux-repas dans la chambre, la famille ne se réunit plus pour passer quelques heures ensemble […]. Dès l'instant où on n'est plus capable de savoir combien de temps on est resté devant son écran, on peut s'interroger sur son addiction. »
Article et Photo du Républicain Lorrain paru le 31/10/2022
