Addiction : le CMSEA récompensé pour son programme de soutien à la parentalité
C’est un programme novateur que porte depuis un an le Comité mosellan de sauvegarde de l’enfance, de l’adolescence et des adultes : un travail unique pour soutenir la structure familiale, en amont pour éviter les placements d’enfants. « Car avoir une addiction ne veut pas forcément dire être un mauvais parent », insiste Lionel Diény, le directeur.
Jeux d’argent, alcool, stupéfiants, etc. : les addictions qui touchent les adultes, parents, ont forcément un impact sur leurs enfants. Parfois, l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et la Protection maternelle et infantile (PMI) doivent prendre le relais, pour les séparer. « En intervenant le plus tôt possible, on évite la crise. Car avoir une addiction ne veut pas forcément dire être un mauvais parent. Ensemble, on peut travailler sur la conduite addictive et maintenir un cadre », insiste Lionel Diény, directeur d‘établissements en addictologie et santé du Comité mosellan de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence (CMSEA).
Un prix national pour un projet novateur
Le CMSEA pilote un projet, depuis un an, conjointement avec de multiples acteurs. C’est pour cela qu’il a obtenu récemment le prix Atout Soleil , porté par le fonds de dotation Nos Épaules et Vos Ailes et GPMA (groupement prévoyance maladie addiction).
Certains parents qui souffrent d’une addiction ont besoin d’être soutenus dans leur posture parentale, soit parce qu’elle est trop négligente, soit trop autoritaire. Ces situations peuvent avoir un impact physique, psychique sur les enfants. Une inversion des rôles peut s’installer. Des études démontrent que 60 % des enfants qui grandissent dans ces conditions vont développer eux- mêmes des conduites addictives. « C’est la reproduction du schéma, à l’âge adulte. La réponse est toujours celle qu’on connaît, que ce soit l’alcool, les stupéfiants… Il faut aider les adultes à trouver une autre réponse, sans jamais juger. Notre programme est un investissement sur l’avenir, souvent sur le long terme. »
Article et photo du Républicain Lorrain paru le 22 décembre 2024
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Le travail sur les traumatismes des membres de la famille, s’appuie sur des éducateurs, des psychologues, des médecins, des infirmières… en complémentarité.
30 % des parents suivis expriment un besoin
Cet enjeu de prévention est conséquent. Le CMSEA suit 1 400 adultes en ambulatoire, dont 40 % sont des parents. Et entre 20 et 30 % font état d’un besoin de soutien parental. « C’est l’effet boule de neige, car la diminution de la consommation n’induit pas forcément une augmentation des compétences parentales. Il y a besoin de reconstruire, de rétablir un équilibre. »
Le CMSEA et ses partenaires travaillent sur le déploiement du programme. Des expérimentations seront menées en 2025. Ce projet a plusieurs entrées. Il peut être une porte pour les proches, adultes référents ou les professionnels (comme des enseignants) qui soupçonneraient une situation, sans savoir comment agir. « Notre but est de construire un circuit, une ressource, pour savoir comment orienter. »